117è jour : Kabli - Vitrupe
16 juillet 2011
47,2 km, 5118 km au total
La pluie a de nouveau fait des ravages cette nuit. De notre côté RAS mais on sourit beaucoup en voyant une tente recouverte de Polyane (un film transparent épais qui sert sur les chantiers et pour recouvrir les scènes des festivals d'été de Nantes quand ils existaient encore et qu'il pleuvait, c'est-à-dire tout le temps).
On discute un peu avec un de nos voisins curieux. On a un peu honte car on a évincé 2 fois hier ce qui devaient être des tentatives de contact. La première fois il a proposé à Hélène un gonfleur pour les matelas. Elle avait presque fini et nos matelas n'ont pas des embouts compatibles avec les gonfleurs traditionnels vu qu'ils sont prévus pour se gonfler à la force des poumons seulement. La seconde c'était en fin de soirée pour nous demander si on voulait utiliser le sauna qu'ils avaient un peu squatté depuis la fin d'après-midi. On a poliment refusé car on était plutôt en mode brossage de dents et aux plumes. N'empêche qu'il avait l'air sympa le sauna transportable, sur une remorque avec la mer à 20 mètres.
Bref on lui explique un peu notre périple et une fois de plus on regarde les grands yeux de notre interlocuteur.
La reprise de la route se fait sur surface humide mais tranquille. On passe rapidement la frontière : Lettonie nous voilà !
On trouve une micro épicerie - après avoir acheté quelques LVL, des sous locaux quoi - mais notre recherche de desserts et de jambon est très rapide vu qu'il n'y a vraiment pas grand chose.
On fait 500 mètres pour se rapprocher de ce qui nous semble être une grosse fiesta à même pas 11h du matin. Tiens, la nouvelle Ibiza serait-elle Lettone ? En fait c'est un tournoi de foot dans la petite commune avec la sono à fond les ballons qui crache les derniers tubes du moment. Ce petit détour nous permet d'apercevoir 3 choses :
- qu'apercevoir ne prend qu'un P :)
- une seconde épicerie un chouilla plus grande
- une remorque extrawheel accrochée à un autre vélo que notre tandem. On se retourne, la notre est toujours là, ouf. Sur le drapeau à l'arrière de l'autre remorque un drapeau Polonais (j'ai vérifié à l'arrache dans l'iphone avant de passer pour un con). Ah oui, comme vous vous en doutez certainement si vous avez lu les premières semaines de notre expédition, bien sûr leur drapeau est bricolé et rafistolé pour tenir correctement. Il y a donc 3 personnes et demies. Les 2 parents, le fiston et... le petit chien dans une remorque à 2 roues derrière un autre vélo. Là aussi vous vous en doutez, nos amis (pour le chien je n'ai pas été vérifié) sont tous les 3 polonais. Je discute un moment avec la dame pendant que le reste de sa famille s'affaire à faire quelques courses et que la mienne de famille (bien plus réduite je vous l'accorde) cherche à compléter également notre pique-nique.
Donc ils sont partis de Pologne et remontent jusqu'à Helsinki, tiens eux aussi.
Comme on n'a pas beaucoup à partager niveau "chien" et que son anglais est aussi mauvais que mon allemand qu'elle parle pourtant très bien on aboutit vite à des sujets bateaux, ou plutôt vélo, à savoir la remorque : alors la votre vous en êtes contents ? Et elle ne perd pas trop ses poils ? Nan parce que mon Kiki... enfin bref j'explique que nos pauvres sacs jaunes ont la couture du fond qui se décolle et qu'ils prennent l'eau quand il pleut. Elle me fait comprendre qu'il n'y a pas de fatalité dans la vie et que son "Man" a tout ce qu'il faut pour transformer notre baignoire en désert. En effet quand il revient avec son fils et son petit sachet de pâtisseries - après les présentations d'usage - il sort l'artillerie : le truc que je voulais prendre avec nous depuis le début et que je n'ai jamais trouvé en petit format : un pu*ain de tube de colle néoprène (tiens il semble d'ailleurs que ce soit Néoprène, ça serait une marque???) !
Pendant qu'on poursuit nos échanges sur la chance de pouvoir voyager à vélo plutôt qu'en fusée spatiale - ce qui laisse beaucoup plus de temps pour regarder le paysage - notre "Man" recolle un à un les décollements de racines de nos sacs, même ceux qui n'en sont qu'au stade préliminaire du "mais non l'eau ne passe pas, et vas-y que je te fais un petit trou en douce la semaine prochaine".
Comme il maitrise sévèrement la bricole, la remorque Extrawheel et que sa femme nous le confirme : il adore ça, il sort le lubrifiant pour huiler les axes et pivots de notre chariote. On sent que ça lui fait plaisir, et nous on aime bien faire plaisir aux gens.
Les bonnes choses ayant une fin, pour éviter justement que ça arrive, on immortalise l'instant via la magie d'un Ektachrome Kodak 64 iso... enfin un truc du genre qui fait clic clac et affiche une image ensuite.
Il nous faut donc repartir et eux dans le sens inverse.
La suite est des plus classique : hum fait pas super beau, tu crois qu'il va pleuvoir ? Je ne sais pas trop... On se trouve un abri-bus pour déjeuner ? Oui faisons comme ça.
En guise d'abri-bus on a un abri, des bus qui passent environ toutes les 6 heures, et une petite poignée de clodos, vieillots, maîtres du goulot mais fort sympathico. On les intrigue alors ils viennent discuter, en letton bien entendu. Le premier tape le second car le second pensait que notre drapeau était russe, ce qui peut se comprendre : mêmes couleurs mais après une rotation de 90° et un savant mélange des bandes. Ils nous expliquent (on fait oui oui on comprend) qu'il y a un festival de musique à 2 km sur la droite. Bon alors pour le type de musique ça se corse un peu car j'ai laissé mon dico letton-alcolo/français dans mon autre pantalon (ceux qui ont suivi savent que je n'en ai qu'un) mais c'set bien sympa à eux.
On écourte un peu la phase lecture car au bout d'un moment on commence à ne plus trop être à l'aise et nous retournons sur notre A1. Bon rassurez-vous ça n'est pas les mêmes A qu'en France. C'est juste une grosse nationale, la même qu'hier en fait, elle a juste changé de nom à la frontière, mais elle a toujours aussi peu de place pour les vélos et autant de camions.
Après notre traditionnel petit bonhomme de chemin on en voit un de chemin, qui part vers la mer. Hélène a un pressentiment, elle a du le voir dans un rêve la nuit dernière. On va voir et oh miracle, au bout la mer nous attend, et cette fois c'est pas l'entrée d'une maison mais un petit bout de forêt qui se termine en plage. Un petit coin plat pour monter la tente non loin d'un endroit où restent des vestiges de feu de camp, ça va le faire.
Vue imprenable de chez imprenable sur les vagues (sauf si vous aimez construire sur pilots et nous emm*rder bien sûr). La magie opère instantanément, le temps que je me retourne à la place des aiguilles de pins il y a notre tente. Dis-donc comment elle est arrivée là celle la ?
Pendant que je recommence mon cirque de tailler un bout de bois pour réparer le bâton de rando on pense à Natalia et Guillaume qui se marient aujourd'hui en France. C'est con qu'on ne puisse pas être là, moi j'aurai bien aimé voir la robe de la mariée en vrai et le costume Smalto de son époux. Attends attends, c'est quoi l'histoire du bâton là ?
Ah oui je ne vous ai pas dit : ce matin juste avant de partir, on pose le tandem chargé à côté des sanitaires, appuyé sur le bâton (le vélo pas les sanitaires sinon oui en effet la suite serait plutôt logique). Enfin bref je m'éloigne 5 secondes pour remplir nos bidons avec de l'eau pseudo fraîche (toujours aussi dégeu l'eau ici, très ferrugineuse) et hop vlatipas que Monsieur le tandem se barre. Emportant avec lui notre pauvre bâton Estochinois. Crac la poignée.
Bon alors c'était prévisible hein. La poignée en ersatz de liège monte plus haut que le tube en alu donc ça a cassé juste en dessus du début de l'alu. Pas gravissime. La réparation est donc taillage d'un petit morceau de bois pour l'enfiler dans le tube, l'arrondir sur le dessus et fixer une ficelle pour qu'on puisse l'accrocher à la remorque quand on roule. Une fois l'ensemble prêt je sort le gaffa magique et découvre que ce dernier baigne de nouveau dans de l'huile, ainsi que toute la trousse à outil. Je me maudis de ne pas avoir jeté ma petite bouteille d'huile qui a déjà fuit à Helsinki et qui m'avait obligé à nettoyer tous les éléments un par un, sacs ziploc inclus... et à acheter un nouveau flacon d'huile.
Ce soir je ne me fais plus avoir : l'ancienne bouteille : poubelle. Bon faut dire que maintenant de toute façon elle est vide...
Ah et puis tiens pendant que j'y pense, une tique s'est plantée sur le dessus de mon pied gauche. 7-0 conter Hélène, décidément je mène sacrément la partie... mais il faut dire qu'elle est déjà bien occupée avec les moustiques qui ce soir, exceptionnellement (grace au vent surtout), nous laissent tranquilles.
Il faut aussi que je vous parle de Mosa Lingua. Ca y est j'ai trouvé une application pour l'iphone pour l'apprentissage de l'espagnol. C'est axé vocabulaire et situations réelles avec des mots et expressions qu'on découvre petit à petit et que l'application fait réviser au fil du temps pour ne pas qu'on les oublie. Je ne suis pas un très bon élève mais au moins j'ai un prof fiable :) Hélène révise en même temps que moi, on verra si dans 6/8 mois je serai capable de demander mon chemin (?) et l'addition au resto (la cuenta por favor)... affaire à suivre. 5/10 minutes par jour, on avait déjà un programme chargé, ça ne va pas s'arranger en fait...
118è jour : Vitrupe - Saulkrasti
17 juillet 2011
55,4 km, 5174 km au total
Bon ce soir je n'ai pas une grande envie d'écrire. Il est tard, on a bien profité de la journée alors je vous la fait façon télégraphe ou SMS selon la génération dont vous êtes issue.
Matin : réveil dur, lecture et redodo 3 heures.
Cherchage d'une sardine disparue, finalement retrouvée : propulsée par le tarp lors d'une rafale cette nuit elle a parcouru 5 ou 6 mètres avant de retomber. Il nous a fallu un bon moment de recherche... où on a notamment trouvé une autre sardine pas à nous. Pas mal pour un lieu qui n'est pas un camping ! Question difficile : que faire de la petite nouvelle : garder pour le cas où elle servirait ou l'abandonner car c'est du poids inutile ? Les débats sont ouverts.
Roulage, trouvage d'un lieu un peu bof pour pique-niquer où la proprio du champ vient nous faire comprendre qu'on est pas trop les bienvenus. Elle nous tolère pour le pique-nique mais ensuite on se sauve.
Longeage de mer, obliquage à droite pour la rejoindre et après 987 mètres dans la forêt pouf elle apparait, en même temps que des gens en maillots de bains pas très grands, ou alors en fait ils n'en ont pas.
On s'en fout on y va quand même. On pose le vélo, sort le paréo et on se jette à l'eau. Avec ou sans maillot vous ne saurez pas.
On se dore la pilule au soleil, une superbe journée de vacances.
D'ailleurs on ramène de quoi se faire un apéro (comprendre : des crackers et de l'eau) et on rempile pour une heure de farniente.
Montage de tente, dinage, écriturage et on verrage bien après. Hélène réfléchit à un petit dernier bain vu qu'on est à 20 mètres de la mer et que ce soir c'est vraiment d'accès direct, même pas une petite falaise de sable à descendre ou un bras de rivière à traverser.
119è jour : Saulkrasti - Riga
18 juillet 2011
50,2 km, 5224 km au total
Pas de bain de minuit hier car après le coucher de soleil la température est descendue mais malgré tout la vue était suffisante pour nous maintenir dans un état de béatitude. Même chose au réveil au moment d'ouvrir la tente... ouah...
On fait la grasse mat' car même s'il nous reste une petite cinquantaine de kilomètres à parcourir avant de rejoindre Riga, notre hôte de ce soir (Alex, un Couchsurfeur) travaille et ne sera chez lui que quelque part entre 18 et 20 heures... donc on a du temps.
On retraverse notre forêt en sens inverse, évite un serpent qui se dore la pilule au soleil et reprend la route.
Là encore la route à vélo n'a rien de très vélo, c'est plutôt une bonne nationale mais au moins il y a une large bande d'arrêt d'urgence qui peut faire office de piste cyclable et qui permet de se faire doubler sans risque nos vies à chaque fois.
On ravitaille pour la journée et se pose à l'ombre au pied d'un immeuble... où finalement il y a pas mal de passage et de matage depuis les balcons. Un peu dur dans ces conditions de rester très longtemps, mais notre sujet de discussion sur le retour (bon quelles sont les différentes possibilités d'un point de vue hébergement) nous font rester bien plus que prévu.
On rejoint Riga en fin d'après-midi, merci le GPS (qui semble survivre) car clairement quand on doit rejoindre une adresse précise dans une banlieue on est bien contents d'avoir des indications un minimum fiables.
Alex nous rejoint 30 minutes après notre arrivée. Nous sommes à 10 km du centre (Riga n'est pas une très grosse ville) et pourtant ici point de maisons individuelles mais un paquet d'immeubles, plus ou moins hauts mais beaucoup sont en très moyen état extérieur. Là aussi la période URSS n'a pas laissée de très jolies traces au niveau architecture.
Après une visite des lieux "en français" - car Alex apprend le français - on apprécie une bonne douche chaude.
Nous découvrons un peu son travail : il manage une entreprise de créations en métal. Comprendre "on importe du métal un peu sous toutes ses formes et on l'assemble, le soude, le forme pour faire des trucs du genre rambardes de balcons en fer forgé".
Il aime aussi beaucoup cuisiner et nous on aime beaucoup les gens qui cuisinent. Ce soir ce sera donc des courgettes farcies - que nous préparons ensemble - avec du vin australien... et aussi quelques dégustations de productions alcooliques locales : le Balsam de Riga, un alcool "médicament" plutôt amer "ça fait partie du concept" dégusté sec ou en cocktail avec du jus d'orange où les saveurs s'épanouissent plus largement que pur. Intéressant mais heureusement que le lit n'est pas loin car l'alcool d'Aronia (ramené par un couchsurfeur polonais) ou de cassis finissent par nous entrainer...
La découverte du soir, alors que nous devons passer un coup de fil important : visiblement Tele2 Lettonie et Orange ne semble pas très copains puisqu'on galère à mort pour pouvoir appeler. En gros quand on voyage on utilise le réseau de téléphonie du pays local et il y a des accords entre les opérateurs pour ce genre de chose. Sauf que là impossible d'émettre un appel hors Lettonie... pas cool du tout. Dans l'autre sens ça ne semble pas beaucoup mieux puisque lorsqu'on essaye de nous appeler on tombe direct sur notre messagerie (qu'on peut consulter par contre !). Bref on finir par emprunter le téléphone d'Alex qui peut appeler un fixe en France mais pas un portable... Très étrange car d'habitude quand il s'agit de dépenser de l'argent les opérateurs sont ultra partants... enfin bref on se couche bien pensifs... et bien tard.
120è jour : Riga (jour off)
19 juillet 2011
0 km, 5224 km au total
Après un réveil un peu difficile nous tentons une nouvelle approche du petit déjeuner : cottage cheese mélangé à une crème aigre sur du pain avec un peu de miel. Oh jusque là tout va bien. Le thé est à base de menthe séchée (super) et d'une autre herbe qu'Alex a ramené de la campagne... Plutôt très bon.
Là où ça se corse c'est quand on attaque ce qu'il appelle "les trucs qu'il fait grandir" ; le premier est un genre de lait tourné avec une céréale qu'on n'a pas trop compris ce que c'était mais ça n'est pas du blé qui fermente dedans. Là, même Hélène passe son tour. Le second est un genre de limonade fait à partir de bactéries qui se développent avec un peu de sucre, quelques raisins et... un abricot dans la grande jarre. Visuellement c'est hard à regarder dans les yeux, ces petites bactéries qui se sont agglomérées en petits tas qui ressemblent à des grains de riz, surtout au petit déjeuner, mais contre toute attente c'est plutôt bon.
Fort de nos expériences nous partons prendre le trolleybus pour rejoindre le centre de Riga. Après une petite demi-heure nous entamons notre balade, le nez un peu partout et les pas nous portant au fil des rues. On reste principalement dans le vieux centre, la partie nord. Beaucoup de vieux bâtiments de styles et époques totalement différentes, un peu d'art nouveau côtoie des gros blocs rectangulaires de la période russe. Un petit air de Prague...
Sur conseil d'Alex, nous déjeunons... au Lido. Oui oui. Bon ici c'est un genre de chaîne un peu traditionnelle qui ressemble à un genre de flunch mais avec une cuisine plus locale. Plus confiante qu'au petit déjeuner Hélène se lance dans une salade de ciboule (un peu hardos quand même) et en dessert un truc indescriptible dont on aura l'explication le soir : une soupe de pain noir avec de la purée de pruneaux, des raisins secs... et une crème fouettée pour accompagner. C'est très spécial.
L'après-midi est consacrée à la visite du district au nord du vieux centre qui contient la majorité des bâtiments art-nouveau. Ca me permet d'améliorer mes connaissances en architecture parce que j'en était resté à des choses plus "fleurs/séries de lignes/motifs abtraits/coins d'immeubles arrondis/grandes fenêtres parfois arrondies/acier travaillé..." mais visiblement ça doit plutôt être la "fin" de l'art-nouveau (voir la version "architecture moderne inspirée de l'art-nouveau" que sa période faste qui semble s'exprimer ici puisqu'à Riga c'est surtout de la pierre très travaillée sur des représentations de visages, corps, aigles, ... des couleurs claquantes bien entendu... enfin bref c'est toujours l'occasion de réviser ou carrément d'apprendre.
Cette ville est assez déroutante, depuis hier déjà on ressent des choses étranges : la période soviétique a laissée de profondes marques dans la cité, beaucoup de bâtiments carrés, basiques, dans des états de décrépitude avancées. Aujourd'hui dans le bus on a parcouru un certain nombre de kilomètres qui nous on confirmé ça et toute la journée en se baladant on a aperçu des bâtiments superbement restaurés à 10 mètres d'autres proches de la ruine, fenêtres cassées, crados à souhait, murés... étranges sentiments.
Après la période art-nouveau nous revenons dans l'ère de la technologie puisque pendant plus d'une heure nous squattons un point d'accès wifi depuis un banc sur un parc pour discuter avec ma sœur via Skype. On peut voir Zola aussi un peu qui tête tranquillement son biberon. C'est sympa de pouvoir communiquer.
Retour ensuite dans la partie sud de la vieille ville et squat d'un café cette fois pour écrire quelques cartes postales en écoutant de la musique sur la scène à côté et en attendant Alex et son amie Kitty qu'on doit retrouver pour prendre un verre ou diner.
Nous rejoignons la terrasse d'un hôtel assez chic où se trouve un bar/resto plutôt sympa et très calme. C'est l'occasion de discuter de nouveau un peu avant de regagner l'appartement pour "un dernier verre" (héhé) d'un breuvage non testé hier : de la rhubarbe infusée dans de la vodka. Si avec ça on ne finit pas alcooliques...
121è jour : Riga (jour off 2)
20 juillet 2011
0 km, 5224 km au total
Réveil très tranquille, un peu de temps sur l'ordi pour diverses choses et un petit déjeuner qui aujourd'hui est une omelette avec des morceaux de saucisse, du fromage, des herbes de Provence... très sympa.
Nous décollons quand même en fin de matinée (si 12h30 est la matinée) pour le centre de Riga, mais cette fois nous nous arrêtons un peu avant pour visiter le marché. C'est un enchaînement de grandes halles, chacune étant réservée à un type de produit : une pour tout ce qui est poisson, une autre pour les viandes, les fruits et légumes, les produits laitiers... à l'extérieur il y a peu près autant de marchands, et pas que de la nourriture... nous achetons quelques fraises pour le diner de ce soir que nous devons préparer avant de se trouver un endroit où manger. Là encore on fait dans le simple et local, un genre de traiteur/self service qui nous permet d'expérimenter quelques autres trucs, même si pour ma part j'en reste à des choses assez traditionnelles, notamment au niveau du dessert où je déguste un muffin au chocolat... oui je sais...
Nous reprenons nos pérégrinations pédestres pour trouver un café plus sympa et ensuite rejoindre le marché aux puces qui s'avère juste fermer au moment où nous arrivons. grrr, on voit juste quelques petites boutiques où c'est bourré à craquer de bric et de broc, mince, ça s'annonçait sympa, un lieu que mon père aurait aimé. Parfait pour trouver un boulon de 12 rouillé ou un rétroviseur de Lada de 1981.
Alex aime aussi beaucoup l'endroit.
Du coup nous rejoignons un grand monument, la tour de l'académie ou quelque chose comme ça, qui depuis le 17è étage permet une vue d'oiseau sur la ville. Malgré le temps très lourd et la chaleur un peu étouffante, c'est agréable de prendre un peu de hauteur pour embraser la ville différemment. Les vieux bâtiments délabrés finissent par donner un petit côté oppressant à cette capitale, ok ça change quand on arrive dans le vieux centre, mais dès qu'on passe le petit canal et qu'on s'engage plus à l'est et au sud, ça ressemble vite à ces villes très pauvres en état de délabrement avancé... ou pas encore rénové... enfin bref ça fait du bien de voir quelques buildings de verre au loin, symboles de notre évolution :)
A 18h nous rejoignons la terrasse d'un grand centre commercial moderne (2 ans d'âge) pour retrouver Alex et quelques-uns de ses amis qui apprennent le français. Comme à Mohrkirch au nord de l'Allemagne nous profitons d'un cour de français, de quelques jeux pour faire deviner des mots (un peu facile pour nous, moins pour les autres). Le tout sous la pluie qui arrive petit à petit. Un cocktail dans une main, le parapluie dans l'autre, étrange mais très sympa.
Après quelques courses nous rentrons préparer notre diner, qui prend 3 plombes malgré un allègement de programme. Il est 23h10 on n'a pas commencé à diner. Le gaspacho de concombre était pourtant censée être ultra rapide mais les concombres étant pas vraiment froids il faut attendre, de même que la pâte de la tarte aux fraises qui - un peu épaisse - met du temps à cuire.
122è jour : Riga - Stelpe
21 juillet 2011
52,8 km, 5277 km au total
Pour ceux qui sont intéressés, oui la soupe et la tarte étaient très bonnes, et visiblement ça a plu à Alex qui semble assez pointu sur ce qu'il aime et n'aime pas.
Le départ se fait donc ce matin très tranquillement étant donné l'heure tardive du couché (tiens j'ai déjà l'impression d'avoir écrit ça plusieurs fois). Mais ce matin on est malgré tout assez actifs puisqu'on tente la négociation d'un prochain appartement à Vilnius dans quelques jours. Réponse rapide, il y a déjà pas mal de monde sur la même période mais comme ça n'est jamais précis on ne sait pas trop si on sera 2 ou 6 chez lui, affaire à suivre. Pour diverses raisons nous avons modifié notre trajet. Nous ne suivrons pas la côté ouest de la Lettonie et n'iront pas non plus sur la côte nord de la Pologne. On va directement à Vilnius puis à Varsovie, on aura l'occasion d'en reparler.
Que dire de plus ? Qu'on dit au revoir à la tortue et à Alex qui immortalise notre départ sur son petit ixus et nous quittons Riga dans la foulée. Comme pour beaucoup de grosses villes, la sortie est assez inintéressante avec des voies rapides et des travaux puis on finit, sous un soleil de plomb par retrouver le champs. Nous décalons tout le programme de la journée car le petit déjeuner au pain noir à 11h du mat et le départ à midi ne laissent pas présager un pique-nique à midi et demie :)
Justement, en repartant de notre lieu de pique-nique l'orage arrive et on se prend une bonne averse. On est partagés entre le plaisir de se faire rafraîchir un peu et le risque d'être vraiment trempés. Aucune envie de mettre une veste de pluie avec les 30°C qu'il fait, encore moins un pantalon ou des surchaussures. On se laisse donc humidifier doucement à l'abri d'un arbre, mais bizarrement on ne traine pas car nous sommes rejoints par nos ennemis préférés : non pas les moustiques, mais les taons lettons. Alors autant les moustiques quand on roule ou se pose au bord de la route généralement ils ne nous dérangent pas, autant les taons c'est vraiment une plaie. Il n'y a pas qu'Hélène qui les déteste. Ils nous coursent, se posent sur nos jambes même en rotation, et ça pique fort ces bestioles. Le tandem tressaute, fait des écarts, le moral d'Hélène varie plus vite que l'hygrométrie mais on tient bon. Le soleil de plomb revient mais les taons restent.
En fin d'après-midi on se rend compte qu'on traverse la dernière grande ville avant la frontière, on dépense donc nos 1,17 derniers Lats (en gros 1,5 euros) dans des boissons fraîches, c'est bien agréable.
On conserve notre décalage et vers 18h on trouve un champ derrière une haie d'arbres protecteurs, les taons sont toujours là mais on arrive néanmoins à monter la tente avant que l'orage ne revienne nous claquer sur la tête. 30°C dans la tente, mais au moins à l'abri pour un temps de ces terribles prédateurs.