334è jour : Granada
11 mars 2012
0 km, 12787 km au total
La journée est avant tout consacrée à prendre son temps. Pascale et Pierre, les parents d'Hélène sont donc arrivés après plus de 4 heures de voiture (et un avion Nantes-Madrid), donc ce matin on traine tranquillement.
Nous découvrons ensuite le marché à 2 pas de l'appartement. Pas beaucoup de nourriture à se mettre sous la dents, juste quelques fruits et légumes. Le reste de cet espace immense est consacré à la vente de vêtements, sous-vêtements, chaussures, et les traditionnels vendeurs à la sauvette de DVD pirates, de lunettes Dulce&Gobona et autres parfums Diar ou sacs MouY Luiton.
Après un repas "salade, légumes, fruits" (bref les trucs qu'on ne mange pas beaucoup sur le vélo) nous sortons à pied rejoindre le centre de Grenade et arpenter les petites rues, se perdre un peu et humer l'esprit de la ville comme on nous l'a conseillé (et comme on a l'habitude de faire). Pour une fois je ne suis la le seul geek avec mon GPS puisque Pierre lui-aussi essaye de faire fonctionner le routage de son Garmin/Navigon. Derrière les "filles" suivent en papotant. Hélène rattrape cousin après cousin, tante après tante les histoires de chacun. La famille est grande, ça prend du temps.
Nous prenons un peu de hauteur pour rejoindre la place San Nicolas ou un truc du genre, un espace dégagé où l'ambiance est aux jongleurs, joueurs de guitare ou percussions, et où la vue sur la Alhambra avec la Sierra Nevada enneigée en arrière plan est magnifique. Le soleil est déjà bas sur l'horizon, c'est splendide.
Nous redescendons en arpentant les petites rues, non plutôt les microscopiques rues pour traverser la rivière et remontée derrière la Alhambra. L'idée est de rejoindre l'entrée principale pour aller acheter avant la fermeture des billets pour les jours à venir. Quand on arrive on découvre que malgré une fermeture "à 20h" du site, tous les guichets de la billetterie sont fermés. Gloups. Il y a des machines automatiques... mais elles sont derrière un sas qui lui aussi est fermé. L'heure de fermeture est masquée et remplacée par rien... super. On découvre par contre que visiblement si on réserve sur internet on pourra venir avec simplement un numéro de dossier pour retirer ensuite les billets sans faire la queue (ou seulement la queue des gens qui viennent retirer leurs billets préréservés). On se demandait s'ils envoyaient des billets par courrier ou s'il ne fallait pas une imprimante, donc désormais on sait... du coup on va chercher du net pour réserver et ça sera plus simple :) C'est un peu le problème de ce lieu, la fréquentation semble massive, toute l'année et pour préserver la qualité de la visite ainsi que les bâtiments il y a des quotas journaliers de visiteurs... tout le monde et tous les guides nous ont dit : réservez avant !
Nous rentrons by night dans le centre à la recherche d'un resto. On ne trouve pas grand chose qui nous attire vraiment, il est un peu tôt, c'est donc soit vide ce qui n'est pas très engageant, soit trop touristique, soit... ah ben il n'y a plus rien dans ce quartier.
On finit par trouver un resto qui semble sympa, en plus il y a du wifi, on va pouvoir réserver nos billets.
Pas de bol le wifi n'est ouvert qu'entre 16 et 20h !!! Sur la carte les plats qu'on espère ne sont plus ou pas disponibles (c'est dimanche...) et finalement Pascale est servie 20 minutes avant nous et mange son poisson toute seule pendant que nous attendons avec impatience notre poulpe au paprika. On a un excellent souvenir de ceux mangés à Valencia, on veut réitérer l'expérience. Mauvaise idée puisque nous sommes finalement servis d'une copieuse assiette de mollusque caoutchouteux, pas vraiment chaud ni froid et pas très fin. On demande à faire réchauffer nos assiettes parce que ça frise le manque de correction à ce niveau. Nos assiettes disparaissent encore pendant un long moment parce qu'il n'y a visiblement qu'un seul four qui fonctionne (dans un resto c'est con). Bref l'expérience est ratée et nous laissons de côté les envies de desserts pour rentrer en bus à l'appartement où nous trouvons :
- du wifi dans la cour de l'immeuble pour réserver nos billets et uploader récit et photos
- des cannelés et des calissons maison faits par mes parents et ma sœur et ramenés par ceux d'Hélène en guise de dessert :) vachement bons !
335è jour : Granada - Cordoba (Cordoue) - Granada
12 mars 2012
0 km, 12787 km au total
Ce matin nous prenons la voiture (la Seat Ibiza de location) direction Cordoba, Cordoue en Français. A l'aller nous privilégions la rapidité afin d'arriver dans le centre ville avant midi. Nous traversons des vallées d'oliviers. Pour nous ça commence à devenir une habitude, pour les parents d'Hélène c'est une plongée dans le monde dans lequel on évolue depuis une bonne semaine :)
Nous nous garons un peu au nord dans la ville et descendons à pied au travers des petites rues. L'immersion est immédiate : pavés, portes en bois, grilles ouvragées, patios et autres courettes, fontaines...
Nous pique-niquons dans la cour de la Mosquédrale, La célèbre Cathédrale construite dans une mosquée. Il s'agit d'un de ces lieux absolument inracontables, les photos seront probablement plus à même de démontrer l'ampleur de ces alignées de colonnes (800) surmontées de doubles arches rouges et blanches. Un peu partout des signes qui vont du côté musulman ou catholique... une porte dorée avec des inscriptions arabes par-ci, un arche typiquement romaine... au centre de l'édifice, la cathédrale à proprement parler, qui d'un seul coup nous plonge dans la lumière alors que le reste est très tamisé. Bref, des contrastes, des oppositions, mais aussi beaucoup d'étonnement : "Comment les cathos ont-il réussi à laisser des détails aussi flagrants de la religion musulmane, notamment des inscriptions et autres textes peints à droite et à gauche ???". Impressionnant.
Nous rejoignons ensuite le Puente Roman. Comme son nom l'indique, un ancien pont romain, mais le monument en son bout n'a rien de romain. Encore un signe de ces conquêtes et pertes de territoires. Il fait toujours aussi beau et le lieu est vraiment superbe, avec un petit moulin au milieu du Guadalquivir. Le niveau de l'eau est là aussi très bas. Outre les questions de réchauffement climatique qu'on évoquait il y a quelques jours, il faut ajouter la question de l'agriculture intensive et de son pompage massif d'eau des nappes phréatiques... encore un paramètre qui ne doit rien arranger !
Nous regagnons tranquillement la voiture par un autre chemin. Cordoue en un jour, forcément ça ne peut pas être exhaustif. Il y a d'autres endroits à priori magnifiques selon le guide (notamment des jardins, mais c'est fermé le lundi, on s'en sort l'esprit plus serein). On préfère visiter quelques endroits précis que de passer notre temps à courir dans tous les sens. Il faut faire des choix.
Nous rentrons à Grenade pas une nationale plus directe mais plus petite. C'est également plus vallonné et tourmenté, avec des paysages un peu différents au début (champs d'autre chose que des oliviers :-) et très sympa.
Un petit tour chez Alcampo (Auchan) pour ravitailler et diner pas trop tard à l'appart car demain matin : Alhambra, et on prévoit d'y être de très bonne heure. Outre l'accès général, il faut lorsqu'on prend les billets spécifier à quelle heure on veut visiter le palais, et c'est par tranche d'une demi-heure. Quand on a réservé tout était pris entre 10h et 12h30. Donc pour nous 9h30... et comme ils recommandent d'être à la billetterie pour retirer ses places une heure avant ça vous donne une idée. Et comme on prévoit de prendre le bus pour y aller, qu'il faut à priori 2 bus différents, c'est pas gagné !
336è jour : Granada
13 mars 2012
0 km, 12787 km au total
Réveil de bonne heure (6h30 ouch) pour rejoindre la Alhambra comme prévu en bus et à pieds. Pour reprendre les mots de Cécile de Rome : c'est un bijou. Là encore les mots seront bien faibles pour décrire la beauté du site, Les palais arabes sont phénoménaux. Pour reprendre une autre source, à savoir un petit livre "La Alhambra pour les enfants" : "Là dans cette salle tout le monde reste bouche bée, c'est normal !". De la pierre taillée d'une finesse phénoménale... et sur des surfaces impressionnantes. Le tout associé à la verdure, à l'eau omniprésente et intelligemment "travaillée", c'est vraiment exceptionnel et relègue la mosquédrale de Cordoue en arrière plan alors que c'était déjà du très haut niveau. Je suis heureux d'avoir un appareil photo numérique et une carte mémoire de 32 Go... et plains les gens qui avaient des pellicules de 36 voire 24 poses. Comment faire des photos de ce lieu sans faire 200 images dans la journée ?!? (bon après vérification j'en ai fait presque 400... sans commentaire ). Il va falloir trier sévèrement ensuite c'est sûr mais c'est tellement beau qu'on ne sait où donner de la tête et de l'appareil photo.
Il nous faudra 5 heures pour venir à bout des petits chemins, jardins et encore on laisse quelques parties de côté, notamment les musées dans la palais de Charles Quint qui sont fermées le mardi matin. Le bâtiment du même bonhomme est d'ailleurs très grossier comparé à la finesse de l'architecture arabe !
On apprécie aussi beaucoup le concept de la maison tournée vers l'intérieur. Les palais ne sont pas tape à l'œil pour un sou de l'extérieur. Brique, enduit uni, aucun ornement, rien du tout, la sobriété ultime. Ce n'est que lorsqu'on franchit les portes que l'on découvre les patios, les fines ciselures dans la pierre, les dallages et autres carreaux, bref la beauté des lieux. Tout ça nous donne encore de nouvelles idées architecture, ah certes pas dans les dimensions de la Alhambra ni dans la taille de pierre, mais sur le concept de patio, de centrage de la maison sur ses occupants, bref ce genre de choses !
Nous redescendons des azuleros et fresques plein les yeux pour manger quelques tapas sous une tonnelle pour profiter du sombreil. On est bien, on prend notre temps avant de rentrer ensuite en bus jusqu'à l'appart.
Soirée repos du corps, Hélène a très mal à son pied (déformation en cours qui évolue au gré du temps et des saisons) il faudrait qu'on calme un peu le jeu... quand on sera à la retraite probablement. Mon genou n'est guère mieux mais survit.
On discute, parle notamment maison... ça cogite toujours beaucoup dans notre tête et on apprécie de pouvoir apporter de l'eau à notre moulin sur le sujet avec les parents d'Hélène très branchés bioclimatisme x.
337è jour : Granada - Sierra Nevada - Granada
14 mars 2012
0 km, 12787 km au total
Aujourd'hui nouvelle sortie en voiture : aller s'approcher des neiges de la Sierra Nevada... Après réflexion on choisit de ne pas faire au plus court histoire de :
- voir un autre versant de la Sierra que celui qu'on observe depuis Grenade
- éviter la route qui mène à la station de ski et le coin qui doit être aussi un peu fréquenté.
Bref nous contournons la montagne par l'ouest et la longeons un peu au sud via une petite route qui fait des boucles dans tous les sens. Nous récupérons dans un centre d'informations une carte d'une petite rando de 3h30 et nous lançons dans ladite randonnée. Le chemin est relativement praticable et nous offre une vue sympa sur des cultures en espaliers, des vieilles bicoques, quelques moutons, un petit village abandonné, une centrale électrique elle aussi en fin de vie...
Pique-nique en cours de route et changement de vallée pour le retour. Le chemin est plus étroit, caillouteux, pentu et ombragé. C'est très sympa
Nous profitons du fait que l'arrivée de la rando se situe à l'opposée du village par rapport au départ pour visiter ledit village (oui ça fait beaucoup de ladite/ledit)... et nous poser sur la terrasse d'un café sympa pour profiter des rayons du soleil; se reposer un peu les jambes et recharger un peu en hydrates de carbone :)
Retour en voiture par le même chemin puis pause chez Carrefour pour trouver quelques trucs pour diner ainsi que chez Sprinter, un genre de Décathlon dans lequel on espère trouver un nouveau porte-bidon, des rustines avec un tube de colle, de l'huile pour la chaîne... le magasin est juste horrible. On avait été déçu par ce qu'on avait trouvé chez Auchan et Carrefour (des trucs vraiment cheap) mais là c'est soit pire (porte-bidons) soit inexistant : PAS de rustines au rayon vélo ! Il faut le faire quand même. La baseline de l'enseigne c'est une liste des sports pour lesquels ils vendent du matériel et le premier c'est "montagne". Quand on voit le rayon montagne on rigole, je ne m'imagine pas passer une nuit dans la Sierra avec un de leurs sacs de couchage en plastique, même le meilleur qu'ils vendent !!!
On retrouve les parents d'Hélène chez Carrefour et on retourne à la voiture.
Dans le parking GROS GROS Problème : la voiture de location à disparue. Volée !!!
On regarde bien partout, on se souvient très bien de l'endroit où elle était, allée J section 7, pas à tortiller, elle n'est plus là. Pierre est stupéfait, les clés dans la main. Putain se faire piquer la voiture (fermée à clé en plus) en l'espace d'une demi-heure. On commence à réfléchir à ce qu'il y avait d'autre dans la voiture, après inventaire, ouf, pas de trucs trop importants, sauf l'appareil photo de Pascale. On planifie un peu ce qu'il serait logique de faire. Premier point, aller voir la sécurité du Carrefour. Ils ont peut-être des caméras de surveillance même si bon ça ne nous avancera probablement pas à grand chose. Ensuite police. Ou peut-être plutôt l'agence de location ? Au moment on où commence à réaliser que "oui ça s'est vraiment produit", on se rend aussi compte qu'on s'est planté de niveau et qu'un niveau au dessous il y a exactement les mêmes allées, avec la fameuse place J7 où la Seat Ibiza nous attend tranquillement. ouffff. Redescente de l'adrénaline. pfiouuuu. On rentre à l'appart diner (en dessert : fruits bizarres : une grenade : un peu obligé :), mais aussi des oranges prises dans la cour de la mosquédrale de Cordoue : dégeu, et enfin des chirimoyas : originaux, sucrés et très bons) et se coucher non sans avoir finalisé quelques cartes postales.
338è jour : Granada - Gibraltar - Tarifa - Granada
15 mars 2012
0 km, 12787 km au total
0 km oui, mais de vélo... mais un paquet de kilomètres de voiture pour aujourd'hui.
Nouveau lever à 6h30 (dur les vacances) et départ 2 heures plus tard dans la Seat pour descendre vers Malaga (que nous contournons), station balnéaire pas vraiment intéressante puis nous longeons la côte pour rejoindre Gibraltar. Ca n'est qu'a midi passé que nous posons la voiture pour pique-niquer dans un petit parc pas terrible juste avant la frontière... anglaise.
Le passage se fait à pied (c'est recommandé pour éviter de passer trop de temps à la douane) et nous marchons donc jusqu'au "centre-ville". Le premier dépaysement n'est pas dans les voitures qui roulent à gauche (car elles roulent à droite comme dans le reste de l'Europe) mais dans l'aéroport (statut "international") qui est constitué d'une unique piste que voitures et piétons traversent librement lorsqu'aucun avion ne décolle ou n'atterrit. Il y a juste des feux pour empêcher de traverser, étonnant. Rejoindre la ville au pied du caillou (Gibraltar est avant tout un énorme rocher de 5 km de long) se fait rapidement et nous découvrons les quelques rues de la cité. On se range à l'avis de Cécile : ça n'est pas passionnant. On est contents de voir à quoi ça ressemble mais le lieu est difficile à cerner. La logique voudrait qu'on découvre un mélange de 3 cultures : espagnole, anglaise et marocaine mais l'accent est surtout mis sur l'Angleterre et ça me donne l'impression qu'on donne au touriste ce qu'il attend à savoir un bout de Londres au sud de l'Espagne plus que la subtilité dont devrait jouir ce territoire. Nous ne voulons pas passer la journée donc nous n'entreprenons pas d'escalade du rocher qui permettrait probablement un beau point de vue, mais la ville en elle-même est vraiment sous le signe de l'exploitation maximale du moindre recoin de terre un tantinet plate. Du coup impossible d'avoir la moindre vue sur la mer, car il faut quand même caser un aéroport, un port commercial, un port de plaisance, une flopée d'immeubles, ... bref pas spécialement agréable ni intéressant. La rue principale est un peu comme partout la rue des boutiques. Ici outre les souvenirs et gadgets il y a aussi des bijouteries en masse. Gibraltar ne respire pas vraiment la pauvreté comme on peut s'en douter :-)
Nous repartons donc et repassons la douane sans encombre, même pas un coup d'œil sur notre passeport. Seuls les bagages encombrants sont passés au rayons X. Justement, un peu avant le passage nous observons sous nos yeux ébahis et à la barbe des douaniers une jolie fraude caractérisée bien organisée : devant nous une personne porte un énorme sac de sport, en s'approchant du bâtiment de la douane (toujours du côté Gibraltar) cette personne se rapproche d'une grille qui sépare les deux territoires et balance son sac par dessus. De l'autre côté une autre personne réceptionne le sac et se barre en courant avec ! Aucune réaction de qui que ce soit, tout roule. Tellement étonné je ne fais pas attention à ce que devient le "lanceur", s'il passe ensuite tranquillement la douane "à vide" ou s'il revient sur ses pas pour rester à Gibraltar, mais en tout cas ça surprend un peu.
Nous reprenons notre tape cul (ouais las Seat Ibiza côté suspension c'est pas ça, voilà au moins une voiture rayée de la liste de ce qu'on pourrait potentiellement acheter à notre retour en France). Direction le sud sud, Tarifa. La pointe sud de l'Europe, l'endroit le plus proche du Maroc. La route pour y arriver donne quelques points de vue spectaculaire sur la baie, et on aperçoit sans souci l'autre rive en face. Rocheuse à souhait, Tanger est de l'autre côté. 35 minutes de ferry, dommage qu'on n'ait pas plus de temps, ça aurait pu être sympa.
Nous nous baladons un peu, nous empruntons le petit chemin qui mène à l'île de Tarifa, malheureusement fermée (ça doit être un truc militaire, à vérifier) On prend pleinement conscience de la séparation Méditerranée/Atlantique. Le vent est à décorner les bœufs et les kite-surfeurs s'en donnent à cœur joie pour faire des sauts spectaculaires. Une boutique sur deux à Tarifa vent des kite-surfs :-)
Retour ensuite via une autre route, qui passe plus dans les montagnes. Ca monte, ça descend, ça tourne à droite, épingle à gauche, bosse, un parcours qui plairait à un pilote de rallye mais qui nous remue pas mal. Le paysage est néanmoins plus sympa que la côté bétonnée et nous profitons des rayons du soleil jusqu'au dernier... avant de sombrer dans le noir total un peu avant de récupérer l'autovia qui nous ramènera vers Grenade.
Nous débarquons après 22h et après un rapide diner il est temps de rejoindre Morphée.
339è jour : Granada
16 mars 2012
0 km, 12787 km au total
Jour un peu plus off que les précédents. Nous consacrons la matinée à régler les trucs plus terre à terre qui doivent l'être, préparer un colis pour renvoyer le pack de batterie Tekkeon au SAV, changer la chambre et le pneu de la remorque (merci Pierre), faire un peu de bricole générale, de rangement de tous les petits cadeaux qu'on a récupéré de la famille (merci Sandrine et mes parents), regarder les cartes routières pour réfléchir à la manière de rallier Séville depuis Grenade (c'est pas gagné), faire les courses, uploader le récit et les photos (c'était pas gagné non plus)... et ainsi de suite.
Après un déjeuner à l'appart nous partons en bus et à pied vers le centre pour un peu de lèche vitrine. Les filles s'extasient devant les boucles d'oreilles pendant que Pierre rumine à l'extérieur des boutiques :-) On poste aussi notre colis et quelques cartes postales.
A la sortie de la poste je retire un peu d'argent liquide avec ma nouvelle carte bancaire fraichement récupérée. Je tape mon code, récupère mes billets et là - au moment de me restituer ma carte la machine indique : problème de carte, veuillez contacter votre banque. Gros coup de flip, "non mais c'est pas possible !!!" et la carte sort tranquillement de la machine comme si de rien n'était... bon ben peut-être un bug dans la traduction (car c'était en français), ils ont traduit "merci de patienter, restitution de votre carte en cours" de la mauvaise manière... on verra la prochaine fois si la carte fonctionne bien, mais ça fait un peu monter l'adrénaline :-)
On visite également la cathédrale dans le centre, un peu dégoutés d'avoir à payer pour rentrer dans une église (c'est rare), mais il faut avouer que c'est absolument magnifique. Dans un style encore très différent de ce qu'on a pu voir à Cordoue (logique) mais avec des peintures et dorures dans un état exceptionnel.
Alors que la nuit tombe nous rejoignons le quartier de Sacremonte, le coin du flamenco pour trouver une petite "cave" où boire un verre et voir du "flamenco pas pour les touristes". L'adresse est donnée par une copine de Silvia à Valence, mais est très fortement imprécise, du genre "prendre la route qui longe l'Alhambra de l'autre côté de la rivière, marcher pendant 10 minutes et c'est la cave après un resto nommé Casa Pepe". On monte la rue qui semble la plus cohérente, profite d'un magnifique point de vue sur la Alhambra by night mais ne trouve jamais de Casa Pepe... et aucune des personnes pourtant du coin à qui on demande n'a la moindre idée de l'endroit qu'on cherche. On revient donc dans le centre et mange dans un bar/resto sans prétention et sans flamenco mais très correct avec un accueil très sympa. C'est juste à côté de l'endroit où on a déjeuné il y a 3 jours et où l'accueil était aussi charmant. On rentre ensuite tranquillement en bus/pied en profitant de l'ambiance qui se réchauffe en ce vendredi soir. Les djeunz dans le bus ont l'air d'avoir bu des mojitos un peu plus chargés que les nôtres...
La soirée est filée vite, et une nouvelle fois il est bien tard quand nous nous couchons.
340è jour : Granada - Obeilar
17 mars 2012
30,0 km, 12817 km au total
Matinée consacrée au rangement et nettoyage de l'appart, au choix de l'itinéraire pour rejoindre Séville, au contact de couchsurfeurs dans la ville en question...
Vers 13h30 Olivier débarque avec sa maman pour reprendre possession de l'appartement. On discute un peu, prend quelques photos puis on les laisse. Avec les parents d'Hélène l'heure des adieux sonne. Allez une dernière petite photo tous les quatre et c'est reparti sur le tank chargé raz la gueule. On a récupéré pas mal de petites choses à Grenade : de la nourriture en quantité en provenance de ma sœur, vous verrez certainement des photos de barres de céréales écrites de partout ou de soupes déshydratées style roman... On a aussi du matériel neuf ou prêté : une nouvelle poche à eau (oui ça y est, après 2 mois elle est là !!!), un nouvel e-werk, un petit panneau solaire en prêt, un épilateur, une carte routière... Et puis plein d'autres petites choses diverses qui remplissent les sacoches.
On a laissé en échange quelques trucs : notre thermos car les températures sont de nouveau suffisantes pour boire de l'eau à température ambiante le matin, les cartes inutiles d'Italie et d'Espagne, une petite boîte en plastique qui a contenu des brownies (Rolande, tu la récupèreras ta boîte, il faut juste être patiente... on te l'échangera contre une pleine :-), et ainsi de suite. Ca fait quelques temps que je veux qu'on pèse nos bagages quand on rentre dans un appartement où il y a un pèse personne, mais à chaque fois quand j'y pense il est trop tard et tout est étalé et en vrac. Il vaut peut-être mieux.
Alors côté route nous avions donc 3 possibilités :
- le plus court : prendre plein ouest direction Séville. Problème : à la sortie de Grenade et pendant une centaine de kilomètres il n'y a qu'une autovia interdite au vélo (quand je vous parlais de théorie/pratique à ce sujet l'autre jour...) et pas de route secondaire évidente. Après téléchargement de cartes précises sur l'iphone on constate qu'il y a à priori des petites routes de campagne qui peuvent le faire. Ensuite il y a un passage délicat avec des montagnes qui font un peu peur quand on regarde la vue relief de Google Maps, mais ça n'est visiblement pas trop long (une journée ?) et après c'est plutôt correct.
- le plus simple : c'est de remonter en diagonale (nord-ouest) vers Cordoue, puis de longer le fleuve pour rejoindre Séville. La route pour Cordoue on la connait, c'est celle qu'on a prise au retour il y a quelques jours. C'est vallonnée mais pas insurmontable, plutôt "coulant". Ce trajet c'est celui qu'on a trouvé en cherchant des infos "Grenade-Séville à vélo" sur le net, car c'est celui que proposent plusieurs sociétés de voyage à vélo.
- un intermédiaire : remonter en direction de Cordoue, mais à mi-parcours (Alala-la-Real) couper plein ouest vers Séville. Le fait de couper raccourcit le trajet mais impose quand même du relief conséquent.
A 15 minutes du départ nous nous décidons : on prend au plus court car le dénivelée total sera finalement probablement inférieur aux autres solutions. Il faut juste s'attendre à une journée un peu délicate. On verra bien mais il fallait faire un choix. Il n'y a probablement pas de bonne et mauvaise solution, il faut juste choisir.
Nous disons au-revoir à Pascale et Pierre. La prochaine fois qu'on se verra ça sera quelque part du côté du bassin d'Arcachon dans 2/3 mois... Nous prenons le tandem, on leur laisse la voiture : ils doivent rejoindre l'aéroport de Grenade pas très loin pour restituer la Seat à l'agence de location et prendre un avion pour Madrid puis une correspondance pour Nantes. La ligne Nantes-Grenade en direct ouvre dans moins d'un mois ;-(
La sortie de Grenade est un peu délicate, on traverse une petite "banlieue" bourrée de sens uniques pas marrants. Heureusement le GPS est d'une grande aide et nous retrouvons la route prévue.
On enchaîne tranquillement une série de petits bleds et on retrouve rapidement la campagne.
A Obeilar la route sur laquelle on comptait est fermée. On rebrousse chemin devant les signes de 2 personnes qui nous précisent qu'en effet ça ne va pas le faire. Une dame parle français et a l'air toute contente de pouvoir "pratiquer", elle nous explique dans un français impeccable un raccourci pour ne pas revenir 1 km sur nos pas et nous souhaite bon courage, c'est sympa, on continuer à apprécier cette gentillesse qui nous a tant manquée en Italie.
Peu après la sortie de la ville on rejoint un beau champ d'oliviers, l'endroit idéal pour planter la tente après cette petite après-midi de vélo, finalement pas si petite que ça étant donné l'heure tardive du départ. On retrouve rapidement nos repères et réflexes, c'est marrant. Pascale pense que ça nous manquera quand on reviendra "pour de bon", je ne sais pas, peut-être. Il faudra garder les affaires de bivouac pas loin et toutes prêtes pour l'envie soudaine de faire du vélo.
341è jour : Obeilar - Ventorros de Balerma
18 mars 2012
48,7 km, 12865 km au total
Belle journée : matinée plutôt plate jusqu'à Loja mais ensuite ça monte. La pente est un peu comme on l'avait anticipé : plus balaise que sur une autovia. On souffle un peu, surtout qu'il fait chaud, mais quand nous apercevons le lac que forme le Rio Genil nous oublions un peu nos muscles douloureux pour profiter de la vue. Encore un endroit magnifique ! Du coup nous posons la tente au bout d'un champ d'oliviers pour profiter de la soirée "avec vue".
On profite des journées qui s'allongent, on retrouve le temps de lire le midi, de trainer un peu plus. Le truc moins rigolo c'est que les oiseaux commencent à être pénible le matin à chanter un peu trop tôt à notre goût :-)
342è jour : Ventorros de Balerma - Llanos de Don Juan
19 mars 2012
41,3 km, 12907 km au total
Nous reprenons la montée arrêtée hier. La vue au petit matin est aussi belle qu'à la tombée de la nuit, vraiment très chouette : le lac en bas et les montagnes en arrière plan. Une petite descente et hop ça remonte sévèrement. La journée est sous ce signe, celui qu'on n'aime pas trop : l'alternance de montée assez sévères et de descentes du même acabit. On fait avec, mais le paysage de l'après-midi est moins intéressant que celui de la matinée, du coup on prend un peu moins bien ces rudes montées. On s'arrête, on se repose, on repart en soufflant...
La petite animation de l'après-midi c'est une voiture sur le bas côté, elle a la tête en bas, visiblement elle a fait un tonneau. Elle est vide et la police est à côté, on suppose qu'il n'y a pas de blessé car on n'a pas croisé d'ambulance toutes sirènes hurlantes mais la voiture ne roulera probablement plus jamais...
Nous testons également un petit panneau solaire rapporté par les parents d'Hélène. Il est très petit et charge doucement une petite batterie intégrée, ça aidera à compléter la charge de l'iphone quand - typiquement aujourd'hui - les montées à 6 km/h nous empêchent de le recharger correctement. Vu la surface de panneau il ne va pas trop falloir lui en demander mais chaque petit coup de pouce est le bienvenu surtout depuis que le pack de batterie Tekkeon est HS et reparti au SAV.
Les autres trucs de la journée : Hélène goûte enfin une olive "fraîchement cueillie" histoire de se faire une idée du goût que ça a. Bon ben autant être clair : c'est infect, un peu dans l'esprit des orangers et clémentiniers "de ville" (cf ce que j'avais écris à Athènes).
En montant la tente on remarque une fêlure sur un arceau. On a toujours un bout en rab mais on n'a pas le courage de démonter l'arceau pour remplacer le morceau. On répare donc un peu de la même manière qu'en Suède : on met un collier (ici un rislan en plastique et non pas un collier en métal), le tout recouvert de gaffa bien serré, on verra bien mais déjà au montage de la tente ça tient.
Sinon ce soir en voulant poster les points le serveur me renvoie une erreur. Les emails m'informent que mon serveur pro (qui sert aussi pour les cours photo) est visiblement HS... on est en pleine "brousse", avec une connexion au net proche de l'inexistant (rien que checker les emails c'était une prouesse) donc ça sent l'emmer*e lourde... affaire à suivre.
343è jour : Llanos de Don Juan - Herrera
20 mars 2012
51,4 km, 12958 km au total
Le programme de la journée s'annonce un peu sous deux angles opposés :
1: fêter nos UN an de voyage. Eh oui le 20 mars dernier un peu après 11h du matin nous donnions notre premier coup de pédale place des Abbesses à Paris. Loin et proche à la fois... un bilan ? oula, on verra plus tard :)
2: trouver un café avec du wifi pour gérer les conséquences du problème de serveur d'hier.
Nous rejoignons donc Lucena où nous trouvons un grand centre commercial avec un Macdo. Hélène prend la direction du Carrefour pendant que je sors l'ordi portable. Pas de bol malgré du personnel qui s'affaire dans et autour du resto, c'est fermé et ça n'ouvre qu'à midi, cad dans plus de 2 heures ! Tant pis, avec l'accord d'un gardien je m'installe sur une table à l'extérieur et squatte le wifi sans avoir à boire un café dilué en même temp... et en même temps avec le petit vent frais je crois que n'importe quelle boisson chaude aurait bien été agréable. Finalement dans mes malheurs informatiques ça se goupille mieux que ce que j'avais imaginé, ouf.
Je rejoints ensuite Hélène dans le supermarché et pour la première fois je me fais refouler à l'entrée par le vigile pour cause de sac à dos. Le petit nouveau est moins discret que le précédent... donc direction consigne :-( Tout ça pour constater après avoir arpenté 2 fois l'intégralité des rayons que j'ai du croiser Hélène juste en allant à la consigne car elle n'est pas dans le magasin.
Je la retrouve en effet près du vélo... elle a fait comme on l'avait prévu quelques petites folies pour le pique-nique et le diner de ce soir, vous n'allez pas en croire vos oreilles, heu vos yeux. Des trucs de dingue...
Mais avant un peu de vélo quand même parce qu'avec les plans wifi and co on a "perdu" pas mal de temps.
A midi quand on s'abrite derrière une maison en état de décrépitude pour se protéger du vent toujours bien présent on a un peu plus de 20 km au compteur, ça va, l'honneur sera sauf... la dernière "crise informatique" c'était juste avant d'entrer en République Tchèque et on avait finit la journée avec moins de 11 km au compteur :) Il faut dire qu'aujourd'hui on redescend en bonne partie ce qu'on a monté ces 2 derniers jours.
Le pique-nique de ce midi est donc - en plus des traditionnels sandwiches - agrémenté de petit gâteaux apéro au fromage et au poivre, de gaspacho et en dessert d'une part de gâteau aux fruits plutôt sympa. Ah ben oui c'est pas le grand luxe non plus, faut pas rêver, il faut que ça soit transportable, pas trop volumineux et ne nécessitant pas une préparation compliquée... ça limite les choix.
L'après-midi voit arriver des paysages différents, les montagnes s'éloignent et laissent place à des vallées plus planes, je n'ai pas dit plates, mais disons que les courbes s'adoucissent. On grimpe néanmoins quelques belles côtes mais on profite aussi des douces pentes qu'on aime bien, à pédaler sans forcer en regardant les chiffres s'envoler sur le compteur.
Lors d'un ravitaillement en eau on discute un peu avec un papy qui inspecte notre tank sous toutes les coutures. On ne comprend pas grand chose à son espagnol mais il est plutôt sympa.
On termine la journée vent dans le nez et après plus de 50 km dans les jambes il est temps de se trouver un nouveau champ d'oliviers.
Le diner de ce soir est amélioré avec des olives (ben oui quand même :-)et des... heu... un truc à mi-chemin entre les moules et les pétoncles qui améliorent l'ordinaire de nos pâtes. C'était plutôt sympa. Un an déjà...
344è jour : Herrera - Marchena
21 mars 2012
56,7 km, 13015 km au total
Encore une journée spéciale aujourd'hui : pas vraiment du côté paysage ou rencontres, de ce côté là on poursuit ce qu'on a entamé ces derniers jours, non mais encore une journée sous 2 signes différents :
Aujourd'hui c'est l'équinoxe de printemps : comme le confirme ma montre, nous avons en tout point du globe une nuit de longueur identique au jour : 12 heures. Ceux qui veulent chipoter dirons que le jour est un peu plus long parce que le calcul est valable pour le "centre" du soleil qui passe sous l'horizon 12 heures après être passé par dessus, ce qui signifie que quelques minutes avant et après on voyait la partie entre le centre et le haut du soleil, mais passons, vous voyez l'idée. C'est marrant de ce dire qu'en ce jour les suédois ou les espagnols ont la même durée de jour... sauf qu'à Eskilstuna ils doivent encore être sous 1,5 mètres de neige :)
Le second point c'est que le lendemain de nos "1 an de voyage" nous passons les 13 000 km. Le compteur ayant fait des siennes dans la matinée nous remplaçons la pile de l'émetteur (le capteur près de la roue), mais on voit bien que l'affichage du récepteur (celui qu'on photographie tous les 1000 km) est bien faiblard aussi. Il serait logique de changer la pile a un millier de kilomètres car son changement entrainera la remise à zéro du total... du coup si on le fait à 13217 km, il va falloir faire des calculs compliqués tous les soirs pour vous transmettre le total ("alors 13217 + le nouveau total ça fait... je pose tout je retiens rien... pfff... c'est compliqué les additions"). Bref on anticipe et dans un petit bled qu'on traverse je rentre dans une papeterie, sans grand espoir... et ressors quelques minutes plus tard avec une CR2032 toute neuve, il me faudra plusieurs minutes pour admettre que ben oui, la pile à la con on l'a trouvée du premier coup presque sans la chercher ! Quand je repense à la (même) pile de ma montre que nous avons cherchée pendant une semaine...
Sinon nous poursuivons notre chasse au lapin, c'est rigolo de les voir détaler le long des routes, surpris au dernier moment étant donné notre silence. Ces derniers temps on effraie aussi des perdrix qui détalent un peu comme des lapins entre les oliviers, on rigole bien. Là où on rigole moins c'est que ce même silence a failli envoyer une mamie (et peut-être nous aussi) à l'hôpital ce matin. On roulait tranquillement dans une petite rue quand une mamie sur le trottoir de droite, allant dans le même sens que nous se met à traverser sans regarder, juste sous nos roues. Surpris j'ai quand même eu le temps de freiner à bloc, sous les yeux éberlués d'une autre piétonne qui venait dans l'autre sens. On reprend notre calme tous les trois et la mamie poursuit sans route sans avoir strictement rien remarqué. Un peu hallucinant.
Dans l'après-midi on ravitaille en eau dans une station service (ça faisait un petit moment qu'on ne l'avait pas fait car on trouve beaucoup de fontaines avec eau potable ici en Andalousie). Un petit papy un peu confit à la bière vient papoter avec nous, plusieurs de ses potes débarquent, nous font des signes "ouah c'est vachement bien", un autre débarque et nous file son numéro de téléphone parce qu'il a 2 petits vélos à vendre, on sourit, c'est bonne ambiance. C'est un truc notable quand même, les gens bizarres d'ici sont très sympathiques, aimables et serviables. Je ne vais pas recommencer mes comparaisons avec un autre pays par lequel nous sommes passés un peu avant, mais ça fait du bien de ne pas se sentir "agressé" même par des gens qu'en d'autres circonstances on aurait tendance à éviter. Nos potes alcoolos du jour ont de l'humour, sont tranquilles et souriants (peut-être pas une bonne idée en fait que de montrer leurs chicos jaunâtres... enfin ceux qui restent).
Ce soir trouver un champ d'oliviers correct s'annonce plus délicat car ils sont de plus en plus remplacés par d'immenses étendues de blé (qui est déjà bien poussé). Pas la panacée pour nous. On en trouve néanmoins un, et au moment où on s'engage dans une allée un 4x4 avec une remorque tourne aussi... gloups. On fait arrêter le conducteur, c'est visiblement son champ. On lui demande la permission de camper une nuit, et cool ça ne lui pose pas de problème. 3à secondes plus tard, juste derrière débarquent un tracteur et une voiture... pour la discrétion et la tranquillité c'est loupé, tant pis.
345è jour : Marchena - Dos Hermanos (Seville - Sevilla)
22 mars 2012
64,5 km, 13079 km au total
Toujours pas de réponses de nos deux demandes de couchsurfing à Séville. Etrange, c'était pourtant des gens qu'on avait choisis pour leur excellent taux de réponse... peut-être un bug dans le "nouveau" formulaire de demande du site CS, qui va dans un sens qu'on a du mal à qualifier. Ils ont supprimé le système de "templates", c'est à dire les modèles qui permettaient d'envoyer un message et de le sauvegarder pour le réutiliser comme base pour une autre demande. Ajouté à l'apparition d'un nouveau champ "pourquoi vous avez choisi cette personne ?" (obligatoire et d'une longueur minimale assez importante) on comprend bien la volonté d'éviter le contact en masse façon "si j'écris à tout le monde en même temps il y en aura bien un qui me répondra oui". N'empêche que quand on est sur les routes avec un accès internet non permanent c'est un peu galère... Pourquoi je t'ai choisi ? Ben parce que tu étais en haut de la liste, que tu as un lit dans une pièce séparée et que ton appart à l'air bien situé... ah c'est pas ce qu'il fallait dire ? il fallait répondre "parce que tu as l'air sympa, que je partage tes convictions, que je sens que je peux t'apporter des trucs en te racontant mon histoire..." ouais faut pas déconner non plus, on risque de virer dans le stupide. Je suis même sûr qu'en prenant 5 minutes de réflexion on peut se faire un modèle passe partout qu'on pourra réutiliser en le copiant/collant à chaque fois qu'on contacte quelqu'un.
Le programme du jour est donc d'essayer de rejoindre un camping au sud de Séville. Notre beau-frère "passerelle-internet" nous a confirmé par SMS qu'il était ouvert, par contre c'est à plus de 60 km. Grosse journée au programme. En même temps on se dit que si on n'y arrive pas ou qu'on n'a pas envie d'y arriver ce soir, ben on bivouaquera dans un champ d'oliviers avant :)
Finalement avec une bonne pause le midi et des routes plutôt plates dans l'ensemble, on finit par rejoindre le camping. On se croirait en été, on a bien transpiré et la douche va être très appréciable.
En allant justement à ladite douche nous rencontrons plusieurs couples de français en camping-car. On discute un bon moment avant d'aller nous laver, non sans avoir reçu une invitation d'apéro de la part de Valérie et Luc une fois qu'on aura fini nos ablutions et autres lessives. Ca nous fait bizarre de retrouver le concept de camping, la dernière fois c'était en septembre en Pologne !!! Il y a du bon "rhaaaaallle de plaisir en entrant sous la douche" et du moins drôle "rhaaaa le sol est glacial... et le petit vent frais sous la porte...". Bref il nous faut retrouver nos repères car les douches des derniers mois étaient dans des appartements et maisons bien chauffés, avec un tapis de bain, ... on s'habitue vite au luxe :-)
Nous débarquons donc un peu plus tard chez nos voisins et profitons des joies du... frigo. Un verre de rosé bien frais, de l'eau pétillante, des petits maïs jeunes frais et croquants, ... c'est appréciable. Mais surtout otre couple du jour a un parcours bien atypique, de celui qu'on aime. Tout d'abord il y a une petite vingtaine d'années ils sont partis à deux familles, chacune avec son camping car pour un an et demi de voyage vers l'Asie, aller-retour. 9 personnes en tout dont 5 enfants de tous âges. Comme toujours autour d'eux on les a traités de fous, notamment vis-à-vis de pays "dangereux" (ils ont traversé l'Iran, le Pakistan...) ou encore même au niveau de l'éducation des enfants ("mais et l'école ???"). Ils partagent avec nous pas mal de leurs souvenirs, des plans géniaux aux petits soucis. On ressent bien l'opinion qu'on a nous même durant ce voyage : les autres ont peur pour nous, surtout ceux qui ne sortent pas de leur maison et s'imaginent les pires trucs... et de notre côté c'est en s'approchant et côtoyant ce qu'ils considèrent comme pire qu'on finit par passer les meilleurs moments. Souvenez-vous d'Istanbul pour nous. De leur côté ils ont eu des plans abracadabresques autour de la réparation de leur camion, des trucs où il est facile de se dire "ok quand je reviens demain matin mon camping-car n'est plus là" ou encore "j'ai filé la pièce cassée et l'argent pour une réparation à l'ami d'un mec que je ne connais pas, je n'en reverrai jamais un seul"... sauf que c'est justement dans ces situations qu'on finit à dormir chez l'habitant, hébergés comme des rois ou à boire le thé avec des familles improbables qui se mettent en quatre pour vous filer un coup de main.
Ainsi de suite.
Au passage on aime beaucoup un de leur choix de vie atypique. Ils ont une société de "nettoyage industriel" (mais non pas de meurtre en série), ils sont 2 couples et travaillent chacun 2 mois sur 2. Globalement ils s'échangent les postes en prenant le relai l'un de l'autre. Là où ça devient génial, c'est qu'ils ont également mutualisé leur appartement et les charges qui vont avec. En gros tous les 2 mois ils prennent 2 mois de vacances et partent où bon leur chante, en camping-car ou en avion ou ... pendant qu'ils sont ailleurs c'est l'autre couple qui gère la boutique et utilise l'appartement. Marrant comme concept.
Luc est aussi un fan mais débutant cyclotouriste, il a fait le canal du midi comme première expédition il n'y a pas longtemps. Je vous laisse imaginer où est-ce qu'il a trouvé toutes les infos sur l'itinéraire et le matériel idéal... ben ouais sur
http://www.olivierbouillaud.com/velo le monde est petit !
L'apéro ayant viré diner et les heures ayant filé, nous regagnons notre tente nous écrouler pour dormir. Quasiment 65 bornes, un lever tôt et un couché après minuit, on n'a plus l'âge :-)
346è jour : Sevilla
23 mars 2012
0 km, 13079 km au total
Grasse matinée bien appréciable, c'est la chaleur qui nous fait sortir de la tente, c'est bon ça même si du coup on a vite tendance à se plaindre "rhaaa qu'est-ce qu'il fait chaud", voit la bande de vieux schnocks qu'on fait ! En regardant l'heure et en croisant nos envies on se rend compte qu'on n'a aucune envie de se lancer dans un marathon visite de Séville. A l'instant i on penche tous les deux beaucoup plus pour une journée farniente à l'ombre du soleil. On a un peu de travail quand même, notamment de la mise en ligne de vidéos, photos, réponse à des emails... on a une prise électrique presque juste à côté de la tente et du wifi près de la réception... ça va donc être le programme du jour.
Sauf que forcément le sort veut qu'il n'y ait pas d'électricité dans le quartier jusqu'à priori 15 heures. Hélène partie checker les emails en wifi avec le téléphone portable revient me dire "pas d'électricité, pas de wifi, j'ai checké les emails via le réseau de téléphonie mobile"... gloups il y avait des applications qui tournaient en arrière plan sur l'iphone, notamment celle qui fait les mises à jour... et pendant qu'elle checkait les emails notre ami l'iphone en a profité pour télécharger tout ce qu'il pouvait. Un SMS arrive peu après "votre crédit est épuisé". Un nouveau truc à mettre dans la case "stupid mistakes", on vient de claquer 50 euros de crédit en quelques minutes :-( pour que dalle !!! On est bien dégoutés.
Pas d'électricité = je m'occupe des vidéos, photos, récit... tant que la batterie n'est pas vide et ensuite je n'ai d'autre choix que de rejoindre Hélène pour bouquiner. On déplace régulièrement notre paréo dans les différents emplacements vides autour du notre pour suivre l'ombre, pique-niquer sans cramer, et siester sans trop bronzer. Dans le courant de l'après-midi l'électricité revient, recharge notre ordi et nous allons ensuite squatter une table sur la terrasse de la réception pour passer à la phase 2, mise en ligne de nos bidules. Ca prend un temps fou mais ça nous permet aussi de prendre le temps de ne rien faire. C'est appréciable. On utilise un peu skype et puis finalement on décide de diner sur place car ça nous permet de poursuivre nos uploads, continuer à discuter via internet et diner sur une table avec des chaises. Un autre couple plus agé vient d'ailleurs copier sur nous. C'est marrant parce que de notre côté nous avons de la nourriture "de voyage" : pâtes à cuisson rapide, soupe déshydratée, compotes "industrielles" et du leur ils sortent la planche à découper pour émincer des oignons, des tomates... on ne joue pas dans la même catégorie. Peut-être que demain soir on pourrait réfléchir à quelque chose de plus élaboré pour les copier :)
Finalement on papote via skype jusqu'à plus de minuit et le temps de rentrer jusqu'à la tente (en bons petits vieux ça met du temps), ranger un peu notre bazar et se coucher il est carrément plus d'une heure du mat' Demain matin ça va être de nouveau difficile de décoller de bonne heure.
Autour de nous quasiment tous les emplacements ont été pris par des camping-cars, la grande majorité vient de France, c'est impressionnant. On a appris que c'est le seul camping de Séville, il y en avait 3 mais les 2 autres sont fermés, est-ce que c'est juste une histoire de période ou c'est une fermeture définitive on ne sait pas, mais du coup même en cette fin mars, le week-end le camping est presque plein ! Je n'ose pas imaginer l'été, venir ici sans réserver c'est même pas imaginable. N'empêche que c'est marrant de retrouver cette ambiance qu'on avait presque oubliée, croiser les gens dans le pâté le matin, s'entendre marmonner un "bonjour" quand on croise quelqu'un, bonjour qui veut dire "je te salue mais je ne sais pas trop quelle langue tu parles alors je fais un MmmmMMmm un peu international", discuter 3 minutes de tout et de rien ou donner une indication "oui il y a du wifi, c'est gratuit il n'y a pas de mot de passe" à quelqu'un qui débarque avec son netbook ou son ipad, bref la vie de camping typique, qu'on peut détester ou qui fait sourire mais qui en cette saison est finalement plutôt agréable et calme. Avec le soleil il y a une espèce de nonchalance qui incite à la farniente plutôt qu'une frénésie "ouais ce soir on sort faire la teuf", marrant.
Bon côté météo ça se couvre un peu, il n'est pas exclu qu'on ait quelques goutes de pluie demain mais ça reste quand même très agréable, notamment les nuits qui se réchauffent de manière impressionnantes ces derniers jours, et celle a venir, en raison des nuages est carrément hallucinante puisqu'ils annoncent autour de 14°C au plus froid, ça change des 0-5°C des dernières nuits.
347è jour : Sevilla
24 mars 2012
0 km, 13079 km au total
Saloperie de moustique, ce matin Hélène est couverte de boutons. Elle fait des réactions phénoménales à ce que je suppose être plutôt simplement le moustique qui se pose qu'une piqûre en règle, ça n'est pas possible autrement, 25 ou 30 boutons ça fait trop pour un seul moustique !!!
En allant prendre le bus on se rend compte qu'au niveau des horaires on a un peu d'avance... et ça tombe parfaitement bien puisque sur le trajet vers l'arrêt de bus on tombe nez à nez avec une super boutique de vélo. On en profite pour (enfin) acheter un porte bidon potable, de l'huile pour la chaîne dans un contenant pas délirant et avec un vrai bouchon, des cales pour mes chaussures (en prévision car j'en ai une qui commence à avoir du jeu), et des rustines un poil plus grandes que celles qu'on a trouvé chez carrefour l'autre jour.
Ensuite on fait un détour par la zone industrielle en prenant la variante "B" du bus direct... on ne comprend rien aux horaires, étrange. On aboutit malgré tout dans le centre de Séville où nous déambulons tranquillement pendant un bon moment. On n'est pas super décidés à visiter quelque chose de précis, on a envie de s'imprégner de l'atmosphère de la ville avant. On cherche aussi vaguement une boutique de randonnée pour trouver du gaz, mais ça s'annonce difficile.
Ensuite on se trouve confrontés au truc classique mais un peu pénible, il est 14h, la ville se transforme en ville fantôme, même en ce samedi un peu grisouille qui ne justifie pas de tout fermer pour aller faire la sieste au frais. C'est hallucinant et ça nous laisse un peu démunis car en gros "que faire jusqu'à 17h30 ?" heure de réouverture de la majorité des trucs. Ok on en profite pour pique niquer, mais en une demi-heure, allez maxi une heure c'est bouclé et il nous reste encore pas mal de temps ensuite. Du coup on poursuit un peu nos flâneries et on atterrit dans un Starbucks, avant tout pour les toilettes, mais aussi pour prendre un café quand même. On rencontre un couple de belges, Christine et Pascal avec qui on discute longuement de notre voyage bien sûr mais aussi de l'Europe en général. On aime bien croiser les visions que nous avons perçues des pays avec celles d'autres personnes, que ce soit des impressions à distance ou du vécu lors de voyages.
Ensuite vu l'heure on rejoint l'arrêt de bus. Là encore on a de l'avance sur le prochain, ce qui nous permet d'aller faire un tour sur la place d'Espagne, un lieu absolument phénoménal : une place semi-circulaire avec un petit canal, des petits bateaux dessus, des ponts, et surtout des mosaïques et autres faïences en quantité impressionnante qui représentent une cinquantaine des principales villes d'Espagne. Il faut voir les photos pour comprendre.
Retour à l'arrêt de bus où après avoir attendu pas mal de temps on comprend enfin ce qui se passe : on ne regarde pas les bons horaires, le samedi c'est comme le dimanche c'est service réduit !!! On discute en attendant avec... des belges... du camping ! On a passé un petit moment hier soir à côté d'eux, c'était eux nos voisins de table pendant qu'on dinait :-) On partage nos expériences et impressions sur la ville et on s'arrête d'ailleurs au même endroit, non pas à l'arrêt proche du camping, mais celui proche du Carrefour pour faire nos courses.
On découvre dans l'immense supermarché un rayon avec pas mal de... panneaux solaires. Marrant. J'hésite longuement, ça n'est pas la joie non plus, c'est du truc grand public mais il y a un panneau 2,5W un peu plus grand que les autres qui est assez attirant... mais chargera t'il l'iPhone ? Je décide de commencer par retourner au camping pour aller voir si je peux trouver des infos sur le panneau en question sur le net... malheureusement pas grand chose à se mettre sous la dent.
On dine quand même, comme hier sur la table, avec l'ordi pas loin et nos belges à côté. La plâtrée de pâtes fraîches est conséquente (500 grammes) surtout associée à la vraie sauce aux légumes et avec un poivron en plus. Slurps ! Ensuite retour à la tente pour reposer les muscles...
348è jour : Sevilla
25 mars 2012
0 km, 13079 km au total
Aujourd'hui visite de la cathédrale de Séville. Bus, pique-nique dans un parc et à l'ouverture à 14h30 nous faisons la queue pour rentrer dans l'édifice. Contrairement à ce qu'on avait cru comprendre de la discussion avec les belges du camping ça n'est pas gratuit aujourd'hui. Bon on s'en doutait un peu mais ça aurait été cool plutôt que de se délester de 8 euros chacun... dont 33% vont à notre grand désespoir directement dans les poches de l'église catholique. C'est un peu d'ailleurs sous ce signe que nous visitons le lieu. Peut-être que c'était l'église de trop, allez savoir. On nous en avait vanté les mérites (plus grand édifice gothique du monde, imposant, phénoménal...), de notre côté on est très mitigés. D'abord parce qu'en effet le côté colossal nous laisse un peu perplexe mais est finalement beaucoup moins agréable que la magnifique cathédrale de Grenade mais surtout on prend de plein fouet la richesse et l'enfermement des trésors de l'église catholique. L'inquisition, l'or piqué aux indiens, tout ça se retrouve dans ces murs et finalement plutôt que de percevoir la beauté on ressent surtout tout ce qui a été fait "au nom de dieu" pour finalement enrichir le côté personnel de l'église. En termes djeunz ça donne "vas-y file ta thune c'est pour dieu, jte jure allez aboule le portefeuille !".
Bref Hélène fulmine devant les couronnes en or et pierres précieuses "ouais c'est soit disant pour se rapprocher de dieu, mais bien sûr vous voulez vraiment nous faire gober n'importe quoi". De mon côté je reste perplexe devant les dizaines de chapelles ouvragées, recouvertes de statues, tableaux, ord, marbre... mais surtout verrouillées derrière d'énormes grilles. Dieu n'est pas accessible, on sent bien la volonté de mettre à l'abri les richesse des fois que le peuple qui n'a rien et a tout donné aurait commencé à vouloir récupérer ses biens.
Enfin bref, la religion catholique et nous ça fait plusieurs donc on n'est probablement pas la bonne cible.
On apprécie néanmoins la vue depuis le haut de la tour (Giralda) et aussi son extérieur qui est une partie de l'ancienne mosquée qui se trouvait à la place de la cathédrale et qui n'a pas été détruite. La cour avec les orangers, les petites fontaines et les ingénieux canaux d'irrigations est aussi bien agréable et loin de la noirceur de l'édifice gothique.
Nous rejoignons ensuite le fleuve, le Guadalquivir, le même qu'à Cordoue et le remontons un peu pour retrouver notre bus aux horaires dominicaux pas fréquents.
On se pose ensuite à l'accueil du camping pour traiter les photos et compléter le récit que je vais de ce pas mettre en ligne. Demain nous repartons vers l'ouest, enfin presque vu qu'il nous faut remonter d'abord dans le centre de Seville pour trouver un pont pour passer de l'autre côté du fleuve. C'est étrange mais il y en a très peu et ça nous oblige a prendre un trajet différent de ce qu'on avait imaginé pour rejoindre Huelva.
349è jour : Sevilla - Sanlucar la Mayor
26 mars 2012
43,1 km, 13122 km au total
Ca fait tout bizarre de se lever à 7h, comme d'habitude ces derniers jours en bivouac... mais ce matin il fait nuit. Logique, hier on a changé d'heure, il va falloir qu'on décale tout notre programme pour continuer à suivre au mieux le soleil. Ca sera probablement une bonne chose car on avait un peu de mal avec l'heure espagnole. Le déjeuner à 14h quand on est debout depuis 7h ça fait loin.
On profite d'une dernière douche, d'un dernier check d'emails avant de partir. On passe voir nos montpellierois mais leur camping car est fermé donc pas d'au-revoir en direct. Bon hier soir on a repapoté un moment avec eux, on avait évoqué la possibilité de ne pas forcément les croiser, si vous lisez ce récit ne nous en voulez pas, on ne voulait pas vous réveiller :)
Premier arrêt au bout de quelques minutes : Carrefour. Un peu d'alimentaire mais je suis aussi décidé à acheter le petit panneau solaire si l'e-werk se branche bien dessus. Je retrouve la même boîte éventrée que samedi et je peux donc faire mes tests tranquillement, cool ça rentre pile poil. Allez, il fait au moins 4 fois la surface de celui du papa d'Hélène, au pire si ça ne charge pas l'iphone directement ça chargera la batterie intégrée du panneau solaire de Pierre qui chargera ensuite l'iphone. Oui j'aime bien les trucs compliqués, disont qu'on fait au mieux avec ce qu'on trouve. On a peu d'espoir de récupérer le pack de batterie Tekkeon d'ici notre retour en France et la recharge par dynamo est parfois un peu juste pour maintenir la charge. Comme je l'expliquais l'autre jour il suffit d'une journée avec du relief ou d'une journée off pour qu'on se retrouve dans le rouge. C'est pénible ces trucs électroniques :-( On a vu aussi chez Carrefour qu'ils faisaient pas mal de batteries un peu plus grosses (celle du panneau de Pierre : 650 mAh sous 3,7v, on en trouve avec le double ou 4 fois plus de capacité)... donc s'il faut encore adapter on adaptera.
L'étiquetage des prix est un peu aléatoire, le panneau de 2,5w est affiché à 55 euros mais le code barre et l'intitulé ne correspondent pas. On ne sait pas trop combien on va le payer à la caisse mais on s'attend malgré tout à ce prix. C'est donc une excellente surprise de le voir passer à 12 euros... ouais beaucoup de réflexion pour ce prix, j'aurai du le prendre dès la première fois :)
Là où c'est moins drôle c'est que :
- Il ne charge pas l'iphone en direct en USB (prévisible)
- Mais il ne le charge pas non plus via l'e-werk et le bidule allume-cigare trafiqué avec Mathieu à Athènes, pourtant gage de charge à tous les coups. Décidément ce téléphone réserve bien des surprises.
Au mieux il l'alimente en direct (donc on peut bouquiner sans perdre de batterie) mais pas le recharger.
Tant pis je teste la recharge de la batterie du panneau de Pierre et ça marche très bien. Le temps de charge redevient pertinent. A voir à l'usage mais on doit probablement pouvoir le charger à fond ou presque lors d'une pose déjeuner, auparavant c'était 25% maxi.
Du côté du trajet c'est donc comme anticipé, il faut remonter dans le centre de Séville pour trouver un pont autorisé aux vélos. Fichues autoroutes et autres périphériques. Le truc sympa c'est qu'au beau milieu d'un mic-mac de voies rapides on aperçoit un Décathlon... où on trouve du gaz, chose qu'on n'avait pas trouvé ce matin dans la boutique de sport à côté du Carrefour. Parfait.
A la sortie du D4 je trouve Hélène en grande discussion avec un espagnol, qui a une selle et des cale-pieds à la main... et qui finit les préparatifs d'un petit périple vers la France jusqu'au Puy-en-Velay. Hélène se débrouille bien en espagnol, mieux que moi même si j'arrive à comprendre dans l'ensemble.
Nous enchaînons ensuite avec une belle montée, qui nous permet de réellement sortir de l'aire urbaine de Séville... sauf qu'en fait le long de la route qu'on prévoit il y a une myriade de petites communes à tout-touche, et qu'il nous faudra rouler quand même pas mal pour espérer commencer à retrouver la campagne.
Déjà trouver un endroit où pique-niquer s'avère délicat. Quelques micro parcs en plein soleil, et aujourd'hui ça tape bien comme il faut. Ca y est depuis le 21 mars l'été est vraiment là... ah mince c'est censé être le printemps... eh bien je ne voudrais pas être ici en juillet !
Après une belle pause pour laisser le soleil redescendre un peu nous reprenons la route. Encore quelques communes et enfin nous nous en sortons et retrouvons la campagne. La bosse montée ce matin redescend d'un coup et nous donne une superbe vue sur une usine solaire intéressante et visuellement très jolie. Un champ non pas de panneaux mais de miroirs qui renvoient la lumière vers des tours verticales assez hautes. Tous les rayons se concentrent vers un point unique et on voit vraiment les rayons à l'œil nu, c'est impressionnant. On se questionne longuement sur ce qu'il peut y avoir à ou point de concentration et ce qui en ressort.
Ah Wikipedia nous informe que ladite centrale est dite "centrale solaire thermodynamique" sortira à terme 302MW, plus qu'il n'en faudrait pour mon iphone pendant un paquet de siècles :)
Là où ça devient génial (je ne sais pas exactement pour cette centrale là mais pour le procédé en général) c'est donc que les miroirs chauffent un fluide caloporteur et qu'au final (ne me demandez pas comment exactement, probablement une histoire de vapeur et de turbine), avec cette chaleur on fait de l'électricité. Ca c'est le concept de base. Donc je disais là où ça devient génial c'est qu'il est possible de conserver cette chaleur même après disparition du soleil. Il y a une centrale aux USA qui permet ainsi de produire de l'électricité pendant encore 2 heures, et une autre du même type en construction à Almeira (en Espagne pas bien loin) est prévue pour sortir de l'énergie pendant 16 heures après disparition du soleil... et donc de produire de l'électricité 24h/24 ! Et avec un concept beaucoup plus simple que le stockage de l'énergie dans des batteries.
De l'autre côté de la centrale un champ d'olivier, allez zou on s'y enfonce et on reste un moment à l'extérieur à l'ombre avant de planter la tente tellement il fait chaud.
350è jour : Sanlucar la Mayor - Aljaraque
27 mars 2012
79,5 km, 13202 km au total
La super centrale est de nouveau en activité quand nous repartons ce matin, toujours ces rayons hallucinants qui focalisent en haut des tours, impressionnant.
La route du jour est droite, pas vraiment besoin de la carte ou du GPS, c'est "tout droit jusqu'à Huelva". Par contre c'est bien vallonné le matin, rien d'insurmontable mais on prend petit à petit de l'altitude en montant plus qu'on ne redescend à chaque fois. Ensuite par contre c'est un espèce de moment surréaliste où nous attaquons une pente douce de plusieurs dizaines de kilomètres avec un très fort vent dans le dos. On pédale doucement mais sûrement avec le compteur qui affiche entre 30 et 55 km/h. La moyenne s'envole et nous on a bien chaud. "Du vent ? non il n'y en a pas"... par contre quand on s'arrête on comprend ce qui se passe :-)
On se pose à midi mais avant on doit faire 50 mètres dans le sens opposé pour rejoindre un champ d'oliviers... ah oui là on comprend très bien. Pour une fois que le zef nous est favorable !
On trainasse bien comme il faut histoire de ne pas repartir en pleine chaleur. Le vent donne une impression trompeuse de fraîcheur mais au soleil et vent dans le dos ça cogne bien comme il faut. On déguste nos premières eaux tiédasses qui passeraient presque avec un sachet de thé et du sucre dedans. Une station service nous permet de refroidir tout ça, c'est appréciable.
En fin d'après-midi, comme d'habitude on se met en chasse du coin bivouac parfait. On a repéré sur la carte une zone de forêt assez étendue, on devrait trouver notre bonheur. En guise de forêt ce sont malheureusement plutôt des champs, une ligne de chemin de fer, des fermes, des industries, ... gloups. On fait quelques kilomètres supplémentaires et on rejoint une petite ville. Mince, on en sort toujours rien et nous arrivons ainsi à Huelva, une grosse ville. La traverser nous prend un bon moment car c'est bourré de feux. Hélène commence à être bien fatiguée et pourtant il va encore falloir sortir du centre... On prend un petit bout de 2x2 voies pour traverser le fleuve et on sort pour rejoindre un camping noté sur la carte. On ne voit rien de vraiment ressemblant à un camping ouvert mais un petit bout de forêt de pins semble prometteur. Malheureusement les arbres sont très espacés et il y a pas mal de fréquentation. Hélène est cette fois totalement naze et un peu perdue entre l'impossibilité de faire un kilomètre de plus et le côté un peu pourri de l'endroit. On monte néanmoins la tente en espérant ne pas être trop dérangés et en commençant à réfléchir à la manière de gérer la problématique "toilettes"... ben oui l'être humain a des besoins naturels pas évidents à satisfaire dans ce genre d'endroit très ouvert sur 360° et fréquenté on ne sait jamais trop quand ni comment. Il n'y a pas de sentier logique, les gens déboulent d'un peu partout, bref ça s'annonce sport.
En tout cas on a fait presque 80 bornes, pas vraiment ce qu'on avait anticipé mais comme toujours on s'adapte.
360è jour : Aljaraque - Retur
28 mars 2012
58,4 km, 13260 km au total
La nuit a été calme dans ce lieu étrange. On repart tranquillement sous le regard des joggeurs du matin. Salut, oui on est bizarres mais on se soigne :)
La route du jour nous fait passer devant un Carrefour, royal. sinon c'est sympa mais sans plus. C'est presque un peu dommage d'être si près de la mer sans la voir. En tout cas le paysage est très différent. Les oliviers ont disparu et ça ressemble plus aux Landes ou à la Gironde qu'à la Grèce.
A force de suivre la nationale et le panneau "Portugal" (et pas via autoroute) on se demande où ça va réellement pouvoir nous emmener. Je sais que ma phrase parait stupide, mais à la vue de notre carte le seul moyen d'aller au Portugal est de passer via l'autoroute. Un peu avant d'arriver dans Ayamonte on voit un panneau "Portugal via ferry"... hum, peut-être qu'on ferait mieux de tenter notre chance directement en prenant le ferry plutôt que de prendre le risque de se faire refouler à la frontière sur l'autoroute ou de se faire chopper par la "Guardia Civil" comme je l'ai lu l'autre jour sur le net. On cherche donc le ferry et on embarque directement. 4,5 euros la traversée pour deux personnes et un vélo, ça ne vaut pas le risque de l'autoroute :)
On discute pendant tout le trajet avec un couple d'anglais retraités qui semblent bien connaître le coin. On répond à leurs questions (comme à beaucoup d'ailleurs maintenant que j'y pense) sur l'état réel de la Grèce. On croise donc leur vision "médias" avec la notre "vécu". Ils nous donnent quelques avis et conseils sur le Portugal.
La traversée est courte et nous prenons sud-ouest pour rejoindre la mer, non, ça y est, après des mois autour ou proche de la mer nous avons enfin retrouvé l'Océan. Même si on se souvient encore parfaitement d'un bivouac en Italie le long de de la Méditerranée (logique) avec une mer totalement déchaînée, on apprécie retrouver les vraies vagues et le côté un peu sauvage des côtes. Oh il y a bien du béton là aussi mais les marées et la force des vagues font qu'il y a quand même plus d'étendues de sable, de pins, ... dur à expliquer mais évident quand on compare.
On s'offre donc une petite pause sur une plage avant de reprendre la route en quête d'un lieu de bivouac. Ca fait du bien de voir les goélands et autres mouettes (wikipedia nous confirme bien que "mouette" c'est un terme qui ne correspond pas à un oiseau précis mais à un vague regroupement de 2 familles et pas mal de sous catégories plus précises).
On repart et tente quelques percées dans des forêts de pins, pas génial. On aboutit finalement sur la plage, entre des dunes et la végétation traditionnelle qui va avec pour nous protéger un peu. On a la vue, on décide de planter la tente là. Ca fait un bail qu'on n'a pas fait ça, ça nous manquait un peu. On va probablement regretter le bruit des vagues cette nuit, mais c'est tellement agréable pour l'instant que tant pis, on fera avec :-)
Le calcul kilométrique de l'étape de demain est un peu ardu. On a un warmshowerien qui nous attend demain ou après-demain et forcément on aboutit à un résultat autour de 70 km. Grosse étape si on n'en fait qu'une, ça veut dire que s'il y a des imprévus ou des rallongis on va morfler mais c'est aussi dommage de le faire en 2 fois... il faut qu'on réfléchisse encore un peu...