Le voyage de cette année (outre son côté très agréable) avait également une saveur toute particulière étant donné ce qui nous attend l’an prochain : en effet, partir un mois en Angleterre c’était au passage pouvoir faire des analyses et constats sur le terrain de ce que nous allons vivre pendant 12 mois.
Le fait que ce soit beaucoup plus au nord de Paris, pluvieux, froid… nous a permis de côtoyer les conditions réelles qui nous attendent… sachant même qu’il faut qu’on s’attende également à plus froid et plus pluvieux… étant donné notre départ fin mars et une montée vers le nord assez rapide.
Alors globalement le constat majeur qu’on a pu faire (je vous passe le « c’est quand même super chouette de rouler » car ça n’est pas trop le but de ce post), c’est notre sous-équipement en matériel contre le froid et la pluie. Derrière « la migration » il y a un peu l’allègement matériel (je vous évite le blabla bio/éthique/société de conso…) mais malgré tout il faut l’avouer : malgré le peu de matériel avec lequel on part il nous en faut et il nous faut du matos de qualité sur lequel on peut compter.
C’est logique, on partait en plein juillet/début août, même en Ecosse on pouvait s’attendre à un temps plutôt clément dans l’ensemble et une fraîcheur… tempérée. Et bien autant être honnête, il caille et quand il pleut longtemps on est mal.
En gros :
– le coupe-vent (imper-respirant) seul c’est très limite dans la durée. On n’avait pas investi dans le gore-tex et c’est pas dit qu’on le fasse ($$$ et on a déjà pas mal d’autres choses à acheter), mais si c’était à refaire je pense qu’on investirait directement dans une excellente protection contre la pluie à ce niveau là.
– le poncho + le coupe-vent dessous c’est nettement mieux, ça protège également les mains (évite les gants trempés + le froid) et le dessus des jambes. Par contre rouler longtemps avec le poncho c’est pénible et pas super agréable.
– le pantalon de pluie c’est très bien, par contre aussi respirant soit-il on transpire un peu dedans et on finit par rendre bien humide le cuissard dessous, ne serait-ce qu’au niveau des fesses.
– malgré poncho + coupe-vent + pantalon de pluie + surchaussures en néoprène, on prend l’eau au niveau des pieds. Le néoprène n’est pas étanche dans la durée et on prend également l’eau par projections des roues du vélo et de la route. Action : acheter des surchaussures légères étanches. Cool ça existe. Au delà du côté chaussures trempées c’est aussi assez désagréable de rouler les pieds mouillés, et si on veut éviter de tomber malade en cas de temps froid il faut se protéger autant que possible.
– Par ailleurs dans mon cas, je finis par prendre l’eau par les cales des chaussures. J’adore les pédales automatiques et ne reviendrait pas en arrière, mais le système de fixation n’est vraiment pas pensé pour être étanche. Action : accepter ça et acheter des sandales (c’est fait ça y est elles sont arrivées aujourd’hui) très aérées qui sèchent donc très vite. On était partis sur ce concept dans nos premières randos (des chaussures toutes en mesh, avec des pédales traditionnelles) mais je n’avais pas trouvé de chaussures du même type pour pédales automatiques.
– Qui dit chaussures qui prennent l’eau dit pieds mouillés et froids, sauf à utiliser des chaussettes étanches (oui ça existe). On a testé, ça marche plutôt bien. Quand bien même elles finiraient par prendre l’eau c’est quand même plus agréable.
– Le problème principal de la pluie, ce n’est pas tant qu’elle mouille, c’est surtout que si elle perdure on commence à être mal car on n’a pas 36 affaires de rechange. Exemple classique avec nos 2 tenues traditionnelles : 1er jour on prend la pluie, pas de souci le soir on a un t-shirt sec de rechange, une paire de chaussettes, et le lendemain un cuissard aussi. Par contre si ce 2è jour il pleut aussi, le soir on est un peu embêtés car on n’a plus d’affaires sèches à se mettre. S’il a plu le linge de la veille n’a pas pu sécher… Ce qui nous dirige vers 2 actions en parallèle : 1/ limiter la casse pour ne pas être totalement trempés pour pouvoir remettre si besoin des affaires qui ont simplement « séché 24h à l’abri de la pluie » et 2/ prévoir une tenue de bivouac complète : donc un 3e t-shirt, un pantalon (probablement un peu chaud) et une 2e polaire et/ou peut-être une petite doudoune (léger et chaud)… En avril au Danemark, en mai en Norvège, je pense que les soirées doivent parfois faire un peu peur et s’approcher dangereusement de zéro degré… donc il faut impérativement qu’on ait une tenue chaude et sèche à tous les coups.
Voila donc globalement notre analyse de la situation :
– Ne pas sous-estimer le côté « désagréable » quand on est trempé, rouler sous la pluie c’est pas spécialement agréable, mais quand en plus il fait froid et qu’on sait qu’on n’a rien à se mettre ensuite pour être au sec ça coupe un peu le côté sympa de la balade.
– Donc encore améliorer les protections contre le froid et la pluie
– un peu de redondance ne fait pas de mal : chaussettes étanches + surchaussures néoprène (pour le froid) + surchaussures étanches ça permet de s’adapter aussi en fonction de la météo (quantité de pluie / température)
– avoir une tenue de bivouac pour être au sec le soir quelle qu’ait pu être la journée.
Là où c’est moins drôle c’est que ça veut dire plus de poids à trimbaler, ça c’est pas cool 🙁